Torres del Paine - Le trek W
Notre arrivée à Puerto Natales au Chili nous donne l’impression d’avoir atteint la partie la plus inhospitalière de la Patagonie. Pendant les 6 h de bus, on a vu que de la steppe, de la ‘pampa’ et c’est comme si on était arrivé au bout du monde avec la tempête pour nous accueillir. Puerto Natales est la dernière trace de civilisation avant d’aller au parc national de Torres del Paine à 2h de bus. Le lendemain, on arrive enfin au départ de notre trek et on est fin motivés. Cédric porte le gros sac avec la nourriture pour 5 jours et les sacs de couchage ce qui doit peser bien 12-15 kg et moi j’ai le petit sac avec le reste soit 5 kg. Au programme : 5 jours de treks, 85 km et camping 4 nuits près des refuges dans des tentes déjà montées. Ce trek est réputé pour être l’un des plus beau du monde et on a croisé beaucoup de gens qui en revenaient enchantés.
Sauf que… sauf que le temps s’est déchainé et que ca s’est transformé en calvaire qu’on a voulu abréger au plus vite !
Le premier jour le vent souffle d’une violence incroyable, le lac est démonté comme en mer, on lutte pour avancer contre le vent, la pluie nous cingle le visage, on peut à peine ouvrir les yeux et je prends carrément mes lunettes de soleil pour me servir de lunettes de sécurité. A un moment donné, une rafale violente me fait carrément tomber et rouler sur le chemin, pas de bobo juste de gros bleus sur les genoux. Cédric se risque à aller au mirador d’où on distingue à peine un glacier dans la brume et a juste le temps de prendre une photo, le vent est trop violent il ne peut pas rester ! On continue tant bien que mal jusqu’au campement, voilà 15 km de parcourus ! Un petit thé pour se réchauffer au refuge puis une sale nuit sous la tente où on a beaucoup trop froid malgré les sacs de couchages prévu pour -10°C.
Le deuxième jour, c’est pire ! Tempête de neige ! Et c’est notre plus grosse étape : 24 km à parcourir avec encore pas mal de provisions à porter. C’est la lutte, on marche pour marcher car on n’a pas le choix, on doit absolument atteindre le prochain refuge. On ne voit rien, on a mis toutes les couches de protections possibles : polaire, manteau, coupe vent, pancho, bonnets, gants mais la neige fondue, le froid et le vent nous mouillent et nous transpercent jusqu’aux os. Cédric serre les dents et avance, moi j en ai ras le bol, je râle et en plus les paysages sont décevants. 2 jours de gâchés ! Après une autre nuit en camping un peu moins froide car on a utilisé notre couverture de survie, on n’a qu’une envie avec Cédric, c’est d’en finir au plus vite avec ce trek qu’on devrait rebaptiser trek M pour trek de m…Oui j’étais exaspérée ! Du coup on décide de ne pas aller à la vallée Francès qui devait être notre 3 eme jour et qui est entièrement noyée sous la neige et on avance jusqu’au prochain refuge.
Le 3eme jour est heureusement plus clément et on aperçoit enfin quelques rayons de soleil et le joli lac aux eaux vert laiteuse entouré de montagnes enneigées. Les buissons de fleurs rouge nous entourent le long des 23 km de randonnée. C’est joli mais soyons francs, pas spécialement spectaculaire. C’est la fin de la journée qui nous réserve la plus jolie surprise au mirador des fameuses tours : les 3 tours s’élèvent très haut dans le ciel dégagé devant une lagune gris laiteuse. Voila un très beau panorama ! Mais, rien à faire, c’est quand même beaucoup moins impressionnant et spectaculaire que le Fitz Roy…
Dernier jour et la délivrance avec les 13 derniers km dans des paysages plutôt ennuyeux. Il est temps qu’on arrive, Cédric a mal à l’épaule et aux articulations et moi je boite car mon mollet droit a trop donné ! Il faut voir qu’on avait déjà 61 km de trek juste avant au Fitz Roy. Résultat le meilleur dans ce trek W, c’est quand ca se finit, qu’on mange une pizza énorme bien au chaud dans un restau et qu’on dort enfin dans un vrai lit sur un vrai matelas avec grasse matinée incluse. Le lendemain c’est la glande absolue à Puerto Natales.
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